22 AOUT : JOUR 6 INZING – PETTNEU AM ARLBERG
84km / D+ : 930 / D- : 320
Suite au petit déjeuner toujours aussi réconfortant, le moment des câlins pour le retour d'Edouard arrive. En terminant de me laver les dents au bord de la rivière, j'aperçois les dernières ombres de sa silhouette. Il prend chemin inverse en direction d'Innsbruck où son bus retour l'attend.
Nous resterons en Autriche pour la journée, en roulant 85km à travers pistes cyclables, routes de montagnes et beaux chemins de Gravel. Nous évitons le trafic des grands axes. On trouve des sentiers dans les vallées au bord de la rivière pour finalement pousser nos vélos sous les sapins des forêts autrichiennes.
'Aujourd'hui, je ressens cette facilité-là, comme si ma juste place était ici au creux des montagnes sur mon vélo.'
Au bout de plusieurs jours de vélo, mes besoins redeviennent primaires et mon corps me porte. Rouler toute la journée est presque nécessaire. J'ai envie d'alterner pédaler, manger, pédaler, manger, puis dormir pour recommencer le lendemain. Aujourd'hui, je ressens cette facilité-là, comme si ma juste place était ici au creux des montagnes sur mon vélo.
23 AOUT : JOUR 7 PETTNEU AM ARLBERG - RORSCHACH
72km / D+ : 230 / D- : 290
8h45, la nuit a été humide, le soleil est déjà présent sur nos visages. Nos vêtements de la lessive d'hier pendant aux branches d'arbres, aux arceaux de tentes ou au guidon de vélo laissent échapper leur humidité. La journée s'annonce intense. On doit commencer par une montée de 1000m de dénivelé pour arriver au col St Christophe 1793. Les barres de céréales sont prêtes. Nos écouteurs dans les oreilles pour être accompagné par les meilleurs podcasts, on décolle du campement avec l'envie d'être en haut. Pouvoir profiter de la vue, se dire qu'on est monté.es avec nos jambes et qu'on a bien mérité un café, du chocolat et une grande descente ! Mais les conditions climatiques en ont décidé autrement...
24 AOUT : JOUR 8 RORSCHACH – CONSTANCE
28km / D+ : 120 / D- : 90
06h36. J'observe les premières nuances de couleur qui apparaissent sur l'eau. Élise assise et enveloppée dans son duvet bleu observe le jour grandir. Je me rendors puis je suis réveillé quelques dizaines de minutes plus tard. J'ai envie de photographier ces moments. Julie est réveillée, elle échange avec Élise. Dans la nuit une voiture est rentrée dans un arbre à quelques dizaines de mètre de notre spot, une énorme branche est tombée. Nous avions hésité à planter le campement sous cet arbre, notre clarté d'esprit de fin de soirée nous a surement protégés.
Je m'endors au bord de ce lac, je sais que le bus nous ramènera en France dans quelques heures. Je conserve dans mon corps l'énergie de ce voyage pour l'invoquer quand la course de la vie aura repris.
C'est sûr, bientôt je repartirai, avec du temps, sans autre but que celui de rester connecter à la vie et à ses couleurs changeantes.